quarta-feira, outubro 02, 2019

Vieira Insight

Em português

J'étais en train de penser à mon mariage, des souvenirs de cet événement qui reviennent à ma tête… ça fait 20 ans (1). Léo avait invité son père comme témoin et il ne s'est pas rendu à l'église. 
Après avoir attendu longtemps, Léo a décidé de demander à son ami René de le remplacer. Pendant toute la célébration nous étions inquiets de ce qui était arrivé à son père. Pas la première ni la dernière fois que j'ai constaté à quel point Léo est un bon fils: il ne lui a fallu que quelques secondes pour lui pardonner quand il l'a vu arriver chez nous pour le méchoui, après la cérémonie. Enfin, tout s’est bien passé.
Avec ces souvenirs, j'ai eu une sorte d’insight. Mon mari n'a pas eu son père comme témoin; en compensation, sans le soupçonner, il a eu le mien, car il a choisi l'un de ses meilleurs amis, dont le nom de famille n'est rien de plus, rien de moins que YVON, qui est le prénom de mon père! Ainsi, il a eu deux témoins formidables. C'est ce que mon cœur a compris après tant d'années.
C'est aussi René Yvon qui nous avait indiqué la paroisse de Saint-Pie, où il connaissait le curé, pour faciliter les choses. Je ne maîtrisais pas encore le français, comment pourrais-je suivre les sessions de préparation pour le mariage exigées par l'Église? Le prêtre a accepté la demande de René et nous a soumis à une entrevue en guise de cours préparatoire.
L'autre jour, mes frères et moi parlions de coïncidences survenues avec le nom de mon père, que j’interprète comme un signe de sa présence, une grâce délicate accordée par Dieu pour nous réconforter dans nos misères, dans ce monde où nous expérimentons tant d’absences. Avec cet insight qui est sorti de ma mémoire soudainement, j'ai décidé de les énumérer ici – ils méritent d'être notés.
La première « coïncidence » dont je me souviens remonte à notre voyage en France (2). Le 20 juin 1998, nous nous sommes rendus sur l’île d’Ouessant, située à la limite des eaux entre la Manche et la mer d’Iroise, dans l’océan Atlantique, l’un des endroits parmi les plus fréquentés au monde en matière de trafic maritime et l'un des plus dangereux – c'est un lieu plein d'histoires qui nous amènent aux frontières de la mort. Nous avons visité un cimetière et Léo a trouvé les édifications des tombes différentes des cimetières du Canada. Je les ai trouvées très similaires à celles du Brésil. Alors qu'il cherchait des noms de famille, je cherchais une tombe qui ressemblerait à celle de mon père, à Belo Horizonte, pour lui montrer. Aux derniers rangs, j'en ai aperçu une, et en m'approchant, j'ai vu qu'il était écrit YVON, en majuscules, et le nom de famille en minuscules. Étonnée, j'ai poussé un cri étouffé et Léo est venu voir ce qui se passait. C'était le seul tombeau similaire et avait le prénom de mon père!
La deuxième fois, ou plutôt la troisième fois – pour respecter l'ordre chronologique – est arrivée quand je vivais déjà ici au Canada. Pour revenir à la maison, nous devons prendre la route. Par la route principale, il y a un virage à gauche (en sortant de la voie à double sens), où il y a eu de nombreux accidents, y compris celui où un jeune qui travaillait au même endroit que moi est décédé. Cette mort nous a secoués, ses collègues de travail. J'avais peur de passer par cet endroit dangereux. J'en ai parlé à mon frère Francisco et lui, du Brésil, par Internet, a trouvé un moyen de ne pas avoir à tourner à gauche sur cet endroit-là; je traverserais la route en ligne droite. Quand j'ai parcouru le chemin qu'il avait indiqué, quelle surprise de voir le nom de la rue: YVON, avec un petit trajet sur la rue Guilbert, le nom de famille de ma belle-mère. Depuis lors, je prends seulement ce chemin pour rentrer chez nous, et je me sens protégée par eux.
La quatrième fois s'est produite récemment. Début août, lors d'un tour de la Gaspésie par  la Route des Navigateurs, l'image des routes pleines de véhicules se dirigeant vers une destination quelconque m'a incité à une association d'idées, j'ai pensé à tous ceux qui sont déjà partis pour leur dernier voyage – les routes sont pleines de pèlerins. Et peut-être parce que la fête des pères au Brésil s'approchait, j'ai beaucoup pensé au mien. J'ai eu une bonne surprise quand on est passé par un petit village appelé Saint-YVON. Je n'en avais jamais entendu parler et je ne savais pas non plus qu'il y avait un saint – un autre – avec le nom de mon père. On y est allé faire un tour pour prendre des photos (3).
Tout cela n'est peut-être que des coïncidences, ou peut être dû à une sensation d’abandon existentiel... n'importe quoi. Je pense que je n'abuse pas du sentimentalisme, car quatre fois au cours de quarante années après la mort de mon père, ce n'est pas tant que ça. Les personnes de notre ancien voisinage doivent avoir raison, elles disaient que les prières à mon père, dans les moments difficiles, leur apportaient des bénédictions de Dieu.
      Quoi qu'il en soit, je veux croire que "l'au-delà" est habité et beaucoup plus "proche" que nous ne pouvons l'imaginer. En reprise, ce que j'ai dit sur un autre texte (4): « Un sentiment indescriptiblement bon s’est emparé de moi. J'ai eu l'impression que cet amour infini qui entrelace tous, qui nous rachète de nos pas sans but et tellement confus, devrait être en mesure de reconnaître les identités et les affinités. S'il y a de la compréhension de tout, il y aura de la magnanimité pour repérer et partager nos liens affectifs, quoique libre d’attaches. »
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