quinta-feira, junho 15, 2017

Vue de la terrasse supérieure


Vista do terraço by Chico Lima
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J’ai déjà écrit beaucoup à propos de ma mère, très peu sur mon père. Maintes fois, j’ai essayé et je finissais par abandonner l’idée. Plusieurs oncles, tantes, cousins et cousines plus vieux nous ont dit à nous, les enfants, que nous n’avons pas connu notre père dans toute la vigueur de la jeunesse. Pas de doute là-dessus, il s’est marié à l’âge de 42 ans. L’avantage que nous pouvons en tirer pour nous c’est la maturité. Dommage que ce fût de courte durée, car sa maladie a commencé quand nous étions encore jeunes. Mais il a accompli sa mission comme père avec précision et extrême dévouement, en pleine forme, quand nous avions besoin de lui pour avoir une bonne éducation.
Je ne veux pas m’allonger trop au sujet de ses qualités et de ses réalisations, parce que l’être humain que j’ai connu n’était pas du tout du genre à se vanter de ses gestes. Cependant, je serais injuste si je ne faisais aucune mention à ses activités humanitaires et scientifiques, ses actions pour aider non seulement sa grande famille, mais aussi les nombreux pauvres d’un Brésil antique, indigent, sous-développé, sauvage. Tout cela sans fanfare ni trophée, mais il avait la reconnaissance des personnes secourues et l'admiration de ceux qui l’ont côtoyé.
J’ai été induite à écrire ce texte lors d’une visite virtuelle à la terrasse supérieure de la maison d’une amie, où l'on peut avoir une ample vue de montagnes et un ciel immense qui s’offre aux yeux réceptifs aux merveilles, sans aucun bâtiment pour embarrasser le spectacle. Mon père aimait les maisons avec terrasse supérieure et ainsi il a construit la nôtre.
Ah... Tant de souvenirs ont fait surface! L'harmonie du couple éternellement amoureux qui nous a fourni un environnement solide. Notre « Google », notre encyclopédie, il savait tout. La recherche pour le travail scolaire à la maison avait de la voix et dessinait au besoin. Et les lectures et les discussions philosophiques et littéraires de ma sœur aînée – dont l’intelligence se manifestait déjà en abondance depuis son jeune âge – et que mon père écoutait avec une patience énorme, certainement fier de sa fille. J'ai appris énormément en écoutant leurs conversations!
En ce qui concerne la musique, il jouait un peu, oui, de la guitare, du piano et du violon. Quand il s’agissait de l’écouter au violon, on ne voulait pas qu’il arrête car, une fois enfermé dans l’armoire, l’instrument disparaissait de circulation pour longtemps – parce que ce n’était pas un jouet, il était très jaloux de son violon. Il jouait plus souvent de la guitare et, même moi, sans aucun talent pour la musique, j’ai reçu quelques leçons de mon père. Moins que l’élémentaire, mais les accords semblaient élaborés, ce qui faisait les gens rire de la petite fille avec sa guitare, aussi petite.
Ah! Le piano... il jouait au piano dans les rares occasions où les portes du salon chez ma grand-mère étaient ouvertes au public. Il avait commencé à fabriquer un piano chez nous mais il ne l’a jamais achevé.
Les enfants plus âgés l’ont connu plus vigoureux, bien sûr. Il commençait déjà à faiblir au fil du temps. Malgré cela, mon frère plus jeune se souvient de beaucoup de leçons apprises de lui et se rappelle encore de comment il soulignait et répétait que tous les êtres humains sont égaux. Cela est resté marqué dans sa mémoire. Il y a eu beaucoup de moments joyeux avec les enfants plus jeunes aussi; enchantés et sans vouloir le lâcher un seul instant, il fallait que leur père leur demande de compter de un jusqu’à quand la circonstance exigeait, pour les faire patienter, en attendant qu’il quitte la salle de bain.
L'un des plus beaux cadeaux que nous avons reçu de lui, c’est qu'il nous a enseigné à extrapoler dans l'univers inébranlable de sa foi. Pour donner un exemple, en revenant d’une leçon de catéchisme de notre paroisse, je me souviens que j’avais plein de questions au sujet des images dessinées pour représenter Dieu, Adam et Ève au Paradis. En peu de mots, il m'a sensibilisé à l'impondérable, quand il m’a expliqué que nous ne pouvons pas savoir comment Dieu est, ni Adam, ni Ève. Ces représentations en images étaient pour faciliter notre faible compréhension humaine. Il savait que les enfants pouvaient capturer des idées sans attaches, plus librement que les adultes. Il ne nous a pas ménagé et c’est bien.
Mon père aimait admirer une nuit étoilée, il allait sur la dalle du premier étage de notre maison et, après la construction du deuxième étage, il allait sur la terrasse. Il nous montrait les constellations, il nous a donné la notion de l'immensité de l'univers. De cette façon, il m'a inculqué cette fascination que j'ai, en regardant le ciel, de ressentir ma petitesse devant l'incommensurable, de comprendre qu'il existe l’incompréhensible.
Je pense qu’une ample vue du Ciel et de la Terre est l'image qui mieux représente mon père, soit dans le sens évident, soit métaphoriquement. C’est sur la terrasse de ma mémoire que je le visualise, le regard vers l'infini, le mien dans le sien.
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Yvon Rodrigues Vieira

Yvon Rodrigues Vieira, né et mort à Belo Horizonte, MG, Brésil (*23-02-1905 +15-02-1979), fut un médecin anatomopathologiste. Il a travaillé au Département d’Anatomie Pathologique de l’UFMG (entre 1927 et 1936); médecin à l’Instituto de Cegos São Rafael; médecin au Service Public de l’État de Minas Gerais; Co-fondateur de l’Université Pontificale Catholique de Minas Gerais, Co-fondateur de la Faculté de Sciences Médicales de Minas Gerais, professeur  en Histologie et Embryologie; professeur de Médecine Légale à la Faculté de Droit; membre du conseil d'administration de la Sociedade Mineira de Cultura, institution responsable des facultés catholiques de Minas Gerais; anatomopathologiste au Laboratoire Central du Département de Maladie de Hansen de l’État de Minas Gerais, jusqu’à l’année de sa retraite, en 1963. 



Quelques références trouvées sur la Web, à des fins d’illustration :

http://site.medicina.ufmg.br/cememor/wp-content/uploads/sites/51/2016/11/TURMA_1926.pdf          
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http://site.medicina.ufmg.br/apm/sobre/   (ver Histórico)                                                                         
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http://rmmg.org/artigo/detalhes/566                                                                                                          
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 https://www.pucminas.br/centrodememoria/documents/inventario-dom-antonio.pdf
( inventário de correspondências recebidas por Dom Antonio dos Santos Cabral, incluindo Carta de Yvon Rodrigues Vieira, em 10/12/1948: aceitação do convite para a Regência da cadeira de Medicina Legal da UCMG)


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