quarta-feira, novembro 30, 2016

A proud people

Acadian flag. Picture taken in Caraquet, Acadia, NB



Last year, we went on a trip to New Brunswick. I enjoyed it a lot.
There, we went to Acadia, which is another place of French-speaking people in Canada, outside Quebec. Acadians are very, very friendly!
A remarkable thing is that all the people we spoke to could speak French as well as English.
Although other provinces also offer services in both official languages of the country, and Quebec is the province in which the rate of bilingualism is the highest, it is surprising that New Brunswick is the only officially bilingual province in Canada.
The Acadian flag resembles to the French one, the difference is the yellow star added. Acadians are descendants of French people, like Quebeckers, but their history is not the same. It is in New Brunswick that we find the major concentration of Acadians in Canada. The city of Caraquet is considered the capital of Acadia.

There are other Acadians, in small minorities, in areas in the Côte-Nord region, in the Gaspé region of eastern Quebec, small groups in Nova Scotia and Prince Edward Island, in the Magdalen Islands. And there are Acadians also in the USA (Louisiana and Maine), called “Cajuns”.
Since we arrived in Acadian territory, I was very impressed by the way they show their proud of being Acadians. They display their symbols profusely. Almost all houses have a star on their façade and there are lots of Acadian flags everywhere.
It seems that all the pain they overcome along their history, a difficult and sad saga, made them even prouder of being who they are and satisfied with their achievements.
More about the Acadian flag here:
http://museeacadien.org/an/online-resources/frequently-asked-questions/du-drapeau-acadien/

terça-feira, novembro 15, 2016

Bonne idée

Sur la photo, Sá Ana et Maria do Carmo
Versão em português
La mère et ses six enfants venaient d’arriver à Montréal, le père viendrait le jour suivant, à cause du travail. C’était la première fois que les enfants visitaient la métropole. Ils ont pris un autobus pour aller chez une tante. Tous se sont assis vite, sous la surveillance de leur mère. Après vérifier que tous étaient bien placés, elle a pris une place. La petite Isabelle, un peu plus que 3 ans, est restée débout, accotée à sa mère, se tenant l'une à l’autre.
Le trajet à parcourir était long. En tout cas, Isabelle pourrait s’asseoir sur les genoux de sa mère. Du coin de l’œil, elle a repéré un regard dirigé vers elle et a remarqué qu’il restait une place vide, à côté d'une dame âgée, noire, qui lui montrait le siège, avec un gentil sourire. Sa mère lui a donné, immédiatement, le consentement pour aller s’asseoir. Avec un mélange de gêne, de peur et de respect, la fillette s’est vu forcée d'accepter l'invitation, mais n’a pas été capable de retenir le pleur, à cause de l'impact de la proximité à quelqu'un comme elle n'avait jamais vu auparavant.  De cette façon, une amie canadienne, à peu près de mon âge, m'a raconté à propos de la première fois qu'elle a vu une personne noire, de près.
J’avoue que, quand j’ai entendu cette histoire,  j'ai dû retenir mes larmes, j’étais profondément émue, j'avais de la peine pour la dame. Mais j’étais désolée pour la jeune fille aussi.
Je pensais... probablement, de la même façon réagirait un enfant noir africain, s’il devait s’asseoir à côté d’une personne blanche, s’il n’avait jamais vu une auparavant.
Tout ça est tellement différent de ce qui est arrivé aux Brésiliens! Au moins ceux de ma génération. S'il vous plaît, essayez de vous mettre dans la même longueur d’onde que moi... D'abord, je me place dans l'histoire: je suis une personne vivante en 2016 – une personne âgée, certes, à mes 61 ans, mais pas si vieille que ça – et mes grands-parents sont venus au monde avant l'abolition de l'esclavage au Brésil; ils possédaient des esclaves. On s’entend que l’esclavage n’est pas si loin dans le temps. Quand j'étais jeune, cette période de l'histoire me semblait dans un passé lointain. Aujourd'hui, je n'ai plus cette impression.
Mon enfance s’est passé dans d’autres temps, quand même, il y a déjà plus d'un demi-siècle. À ce moment-là, justement parce que les conséquences de l'esclavage étaient encore plus proches, il était plus facile d'avoir des domestiques, qui étaient noirs, dans la majorité des cas. On ne les payait pas beaucoup, il n'y avait pas de législation pour ce type de travail. On ne manquait pas de main d’œuvre, les gens frappaient à la porte pour demander un emploi, fréquemment.
Étonnamment, toutes ces personnes ont été libérées de l'esclavage sans qu'il y ait un seul programme social de soutien, pour cette énorme population laissée à la dérive. Ils sont devenus de plus en plus nombreux, naturellement, ayant leurs enfants dans des conditions de vie précaires, sans avoir aucune chance d'aller à l’école, car ils avaient besoin de commencer à travailler tôt. La seule option était d’être employée domestique, pour les femmes et, pour la plupart des hommes, des travailleurs manuels, en particulier dans la construction civile et dans les mines, nombreuses dans notre région.
À Belo Horizonte, une ville « inventée », les familles, en général, étaient récemment arrivées de l’intérieur de l’état de Minas Gerais, déplacées vers des nouvelles fonctions à la jeune capitale, ou attirées par sa hâtive croissance urbaine. Mes frères et ma sœur, nous étions un des rares cas, parmi ceux de notre génération, dont les parents étaient venus au monde à la même ville; mes grands-parents étaient des pionniers. Nous sommes des « belo-horizontinos » de souche.
Les bidonvilles commençaient à grandir aussi, dans les années 1950, et étaient également formés par des familles à la recherche du rêve d'une meilleure vie, à la capitale de l'état; ils étaient pour la plupart des noirs, qui se sont installés sur les collines de la ville, sur des terrains non réclamés par personne, et tacitement accordées par les autorités; Là, ils ont construit leurs cabanes, formant les bidonvilles.
Chez nous, même si nous n’étions pas riches, nous avions plusieurs domestiques, chacune sa fonction… Si je pense à ça maintenant, notre maison ressemblait à un lieu public, avec des gens qui transitaient de tous les bords, de tous les côtés, constamment. Qui étaient ces personnes qui travaillaient chez nous? À l’exception de deux ou trois en provenance de l’intérieur de l’état (Minas Gerais), pendant une période, plusieurs femmes qui habitaient le bidonville proche, « Morro do Pau Comeu », ont travaillé pour nous, dans différentes phases de notre vie.
Le lecteur va comprendre où je veux arriver sous peu...
L’esclavage a été une tragédie qui est arrivée au Brésil, et jamais, au grand jamais on ne pourra justifier le travail des millions d’esclaves arrachés d’Afrique par les gains économiques du pays. Nous subissons encore des séquelles de l'esclavage, nous payons et allons encore payer cher pour ça, on ne sait pas jusqu’à quand. Mais on peut voir un bon côté dans toutes les situations, même dans la disgrâce. J’ai vu cet autre côté après que j’ai déménagé au Canada. Malgré le cauchemar qui hante la nation brésilienne présentement, avec beaucoup de problèmes, j’ai une bonne pensée pour nous, en tant que peuple… Une bonne idée!
Même pour ceux qui n’acceptent pas que nous sommes mélangés avec les noirs, depuis les Portugais de notre ancestralité, aussi blanche soit notre peau – tests de ADN faits au Brésil et ailleurs le prouvent – nous avons toutes les raisons pour nous identifier aux noirs, même beaucoup plus que pour la génétique. Nous avons eu contact avec, disons, nos « deuxièmes mères », noires, depuis notre naissance. Les domestiques ont fait parti du premier lot d’êtres humains que nous avons connu et avec qui nous avons partagé nos premiers gestes d’affection.
Dans des pays comme le Canada, encore de nos jours, la majorité de la population, typiquement du pays, peut avoir la chance de voir une personne noire seulement quand ils sont à une grande ville, ou par la télé, par internet. Plusieurs d'entre eux, qui ne sont jamais sortis de leur région, n’ont jamais vu un noir de près. C’est difficile, voire impossible, que nous puissions nous mettre à leur place et avoir de l’empathie pour savoir ce qu’ils ressentent.
Je crois que chose semblable s’est passé en Europe, quelques années auparavant. Une fois, j’ai entendu l’histoire d’un espagnol d’une génération plus vieille que la mienne, qui disait avoir pris connaissance des personnes noires seulement par des encyclopédies et des revues, avant de déménager au Brésil. Je pense que c’est seulement dans les derniers temps qu’il y a eu une migration massive d’Africains vers les pays qui les ont colonisés. Peut-être cela explique la récente (mais avant la « crise migratoire ») vague planétaire de combat au racisme, exactement parce que c’est encore récent ce sentiment d’étrangeté entre les personnes d’apparence différente, dans ces pays… pas chez ceux qui ont été colonisés, bien sûr.
Au Brésil, nous sommes infiniment plus avancés dans ce marathon contre le racisme. Nous devons assumer cela, nous devons en être conscients et arrêter d’importer de mauvais exemples d’autres pays où nous ne pouvons même pas imaginer comment est le rapport entre les diverses ethnies et leurs trajectoires. En passant, le Canada ne fait pas partie des mauvais exemples, au contraire, les gens sont naturellement réceptifs, ouverts à tous et à tout.
Quant à nous, les Brésiliens, nous connaissons notre histoire, nous savons qu’un sentiment positif prévaut dans nos liaisons affectives et culturelles avec tous les peuples qui nous ont formés, malgré le conflit et l’affrontement des inégalités socioéconomiques. Nous ne devons pas nous rabaisser et copier des modèles inadéquats d'autres terres. Si c’est pour copier, alors copions ce qui est bon. Faisons des efforts pour mettre de l'ordre dans nos bons sentiments et de les valoriser, pour surmonter nos faiblesses.
Parmi nos faiblesses, je mentionne la dépendance d’avoir quelqu’un pour faire les travaux domestiques. Ce n’est pas bon pour personne. Le fait d’avoir des domestiques a été raisonnable comme transition, afin que tous s’adaptaient à la situation de liberté, mais il faut évoluer, la transition ne peut pas durer éternellement. Nous devons abandonner ce méchant héritage des temps d’esclavage. De ce côté, les pays qui n’ont pas asservi des peuples nous donnent un bon exemple à copier. Personne ne dépend de domestiques pour l’entretien de sa propre maison.
Une des choses qui me plaisent le plus au Canada est de ne pas avoir des domestiques, une situation qui m'a toujours mise mal à l’aise, au Brésil. Mais ici, bien sûr, il y a de l’infrastructure pour vivre sans ces «dépendances». Il y a un plus grand partage du travail dans la famille, tout le monde est impliqué, c’est un travail d'équipe, avec des maisons bien équipées d’appareils ménagers. Pour les cas où la mère et le père travaillent à l'extérieur, il y a des garderies à profusion pour les jeunes enfants, pendant que les parents sont absents (les enfants plus âgés sont à l'école toute la journée); dans le cas des personnes âgées en perte d'autonomie, il y a aussi de nombreuses maisons avec les soignants professionnels.
Émancipons-nous, vivons nos propres vies et laissons les autres vivre les leurs. Pour cela, ne tardons nous pas à travailler pour améliorer les conditions de vie des pauvres au Brésil, afin qu'ils puissent voler avec leurs propres ailes.
En hommage à nos chères domestiques qui ont tellement aidé ma mère dans les travaux quotidiens, je vais donner une idée aux Brésiliens: ouvrir de nombreuses garderies et de nombreuses maisons pour gens âgés et donner une formation aux personnes qui travaillent comme domestiques pour travailler dans ces endroits, dans un premier temps, pour qu’elles ne tombent pas au chômage. Le niveau de satisfaction sera certainement beaucoup plus élevé, dans tous les sens, pour tout le monde. Avec un détail innovateur: les maisons pour gens âgés pourraient fonctionner comme les garderies, les vieux resteraient là seulement le jour, pendant que leurs aidants naturels (leurs enfants, par exemple) sont absents du domicile, au travail.
Et le travail à la maison? Faites comme ici au Canada: repartissez les tâches et les horaires entre les membres de la famille, les parents et les enfants. Allez, hop!

sexta-feira, novembro 11, 2016

Timeless love

Picture source:
bhnostalgia.blogspot.com.br
Version en français  Versão em português 

Would you know my name
If I saw you in heaven?
Would it be the same
If I saw you in heaven? 
Eric Clapton

1947, an old photo with aerial view of Belo Horizonte. Winter morning, trucks arriving to supply the Central Market, and many parked carts waiting for customers. A few cars on the street, the town is quiet. Some passers-by cross Amazonas Avenue in a hurry. The beautiful rosette of the city, the Plaza Raul Soares, stands out on the landscape without skyscrapers, the mountains in the background.
Suddenly, I entered in a tunnel of time, when I saw this picture my brother sent me by e-mail, showing a bit of the first house where our parents lived, where they began married life. We were not born yet, but it's as if we were present at that time. There she was, our mother, down there, that little white spot on the balcony, looking at us, high up in a building, or inside an aircraft mysteriously overflying the city. She did not know it, not even the photographer could imagine that we were there, seeing her through that point of view, through time. A 1942 Hudson, parked near the front door, showed that our father was also there.
Who seeks shall find. So it happened for my brother. So much he looked for a photograph showing that house, in those old times, that he found. And that finding was even more fascinating as it happened two days after we talked about what and how life could be after death. I have my beliefs, in my way, already somewhat carved, and I wondered if the individuals would keep some remnant of what they were at this stage. Would our departed loved ones, for example, still have some trace of their affinities with us in this dimension?
Could they keep some archaic memory of the affections they had for us, compatible with the energy, or whatever the material of which their “body and soul” is made? Would they be aware of the genetic connections that linked us? Or they are so metamorphosed into the infinite grandeur of love and understanding beyond our borders that we, still in this valley of tears, are like dust almost invisible to them?
These are questions for which all of us wish to have answers, even the most skeptical, I think. We have an intuition that urges us to believe in the continuity of each one, whatever the model of civilization we live in, whatever influence we may have received, despite all the opposing ideologies or theories we try to impose on ourselves. Is it part of our intellectual primitivism? I don't know. As a feeling, it is surely part of the mourning phase.
That photo seemed a response from the beyond, a maternal gaze through time - time, this mysterious element that limits us so much. A remote image came touching our emotions, because communication with our tiny intelligence would be impossible. A contact established from a distant past, as we are always ancient passengers of a "spaceship" that flies to an unknown future.
I was taken by an indescribably good feeling. I had the impression that this infinite love that interweaves everyone, that redeems us from our aimless steps, so misguided, it must be able to recognize identities and affinities. If there is greatness and understanding of everything, there must be magnanimity for the recognition and sharing of our affective bonds, even if free of ties.
Anyway, I am immensely grateful to the Christian formation I received from my parents. Everything in the world, today, is leading me to reinforce this idea. This education that instilled in my mind the hope, and made me learn that I have to fight against my mistakes, my miseries, my pains, with the faith that we will be out of our own picture… through Him, with Him, in Him.
“E la nave va...”

quinta-feira, novembro 03, 2016

Novembre

Versão em português
English version

Je n’ai jamais oublié les mots d’une des tantes de mon mari, lors de mon premier automne ici au Canada: « Je déteste le mois de novembre, c’est le pire mois de l’année. »
Au début, quand tout était nouveau pour moi, j’ai trouvé qu’elle exagérait. Malgré toute la bureaucratie à laquelle j’ai dû faire face et toutes les dépenses que le changement d’état civil et de pays m’ont coûtés – un vrai tourbillon de mesures à prendre – j’étais enchantée de tout, parce que l’amour nous fait vaincre tous les obstacles. Ce ne serait pas trente jours qui iraient offusquer ma joie.
Cette année-là, on a eu un été ensoleillé et très chaud, l’hémisphère nord avait été généreux au point de me recevoir si chaleureusement, à la hauteur de ma « tropicalité ». L’automne s’est suivi avec toute la beauté des feuillages en couleurs fulgurantes, un spectacle que je ne connaissais que des photos ou des peintures. Ensuite, les feuilles sont tombées, comme on apprend à l’école, mais on n’a pas l’opportunité de témoigner avec la même ampleur dans nos « paradis tropicaux ».
Un court « été des Indiens » s’est présenté, avant que l’hiver vienne m’émerveiller, avec toutes les surprenantes variétés d’état de l’eau – aussi ma première fois à témoigner ces capricieuses formes de H2O solide : les beaux et silencieux cristaux en flocons de neige, mais aussi le redouté verglas – la pluie qui se congèle et se colle sur les surfaces. Sans oublier le froid glacial qui m'a appris des rituels et des gestuels jamais imaginés – des vêtements et même des façons de marcher.
Au fil des ans, je m’habituais, mais jamais comme les gens de ces latitudes. Je garde un certain respect et, pourquoi ne pas dire, de la peur de ces d'états d'humeur de la nature, pas toujours favorable.
Maintenant, je commence à être d'accord avec ma chère tante. Je partage son mécontentement avec ledit mois. Oui, il est le pire de tous. L’obscurité des jours devient plus évidente, le vert reste seulement chez les arbres conifères – un vert sans beaucoup de force à cette époque. Les oiseaux migrateurs ont déjà quitté pour le sud, les insectes et les araignées essaient d’entrer dans nos maisons à la recherche d'un abri, on n’entend plus le chant des oiseaux. Le vent est fort et froid, il annonce que l'hiver ne tardera pas.
Que la neige vienne, alors, pour effacer toutes ces ombres qui veulent prendre possession de nous. Qu’elle vienne refléter nos lumières et éclairer nos chemins. Et quand décembre arrive, notre espoir se renouvellera, la lumière du jour va commencer à rester plus longtemps avec nous. Nous célébrerons le don de la VIE de nouveau. Que Noël vienne!