Une
de mes premières gaffes, quand j’ai déménagé au Canada, a été à cause du café. La parenté de mon mari est venue nous visiter et, à un moment donné, j’ai
décidé de leur offrir un café. Comme dirait ma mère : - Désirez-vous un petit café fraîchement fait?
Et l’odeur de ce liquide magique remplissait la maison, personne ne résistait d’en
prendre.
Quand
j’étais petite, je prenais du café au lait, dans des tasses moyennes – la célèbre
média, avec plus de lait que de café.
Le lait était très, très chaud, parce que l’habitude était de le faire bouillir
avant de le prendre, même s’il était pasteurisé. Et il était obligatoire d’avoir
du pain avec du beurre, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit,
littéralement.
Quelle
joie, quelle sensation de confort, quand je me rappelle lorsqu’on était,
parfois, au milieu du sommeil de la nuit, et ma mère nous servait cette
délicieuse collation – peut-être qu’elle pensait que nous n’avions pas mangé
assez pendant la journée, je ne sais pas – après le banquet, elle essuyait
soigneusement nos lèvres beurrées; ce que je ne remarquais presque pas, de
retour au sommeil heureux de l’enfance. Le café ne m'a jamais empêché de dormir. Mon système
doit avoir développé une sorte de tolérance. Ou, peut-être,
un réflexe conditionné: je remarque que quand je prends du café tard le soir, mes
paupières deviennent lourdes et je m’endors agréablement.
On
prenait du café noir aussi, et il n’y avait pas de limite d'âge pour le savourer,
aussi fort qu’il pouvait être. Le
café a été l'une des rares choses que j'ai appris à faire à la cuisine, depuis que
j’étais petite. Il était fort, mon café, comme une
teinture. Mais il devait être savoureux, car les visites disaient, en plaisantant:
« Tu peux déjà te marier. » - un genre de plaisanterie, au Brésil,
pour faire des compliments. Mais
ce ne fut pas tout de suite, beaucoup d'eau a coulé à travers les filtres à
café avant que je me marie... Ce qui me ramène au Canada et à ma gaffe.
Je
suis allée faire du café et, pour calculer la quantité de poudre et d’eau à
utiliser, j’ai demandé à toutes les personnes présentes si elles prendraient. J’ai posé la question, également, au seul enfant du
groupe – pourquoi pas? – un garçon de 12 ans. Très vite, je me suis rendue compte que
quelque chose clochait. Il a fait une grimace et a jeté un regard
interrogateur, presque moqueur, à son père. Mon mari est venu rapidement à mon
secours, en disant que les enfants ne buvaient pas de café au Canada et m’a
demandé si c’était différent au Brésil. Avec les bonnes
explications, j’ai échappé d’être considérée comme une délinquante à montrer le
mauvais chemin aux jeunes.
Des
statistiques intéressantes, que j’ai vues récemment, indiquent que le Brésil,
en dépit d'être le plus grand producteur et exportateur de café au monde, ne
figure pas parmi les pays ayant la plus forte consommation per capita, même pas parmi les 10 premiers consommateurs. Le Canada, par contre, est parmi les 10 pays ayant la
plus forte consommation per capita de
café. Pas étonnant! Bien qu'il y ait la fameuse limite d'âge, les Canadiens
boivent du café pendant presque tout l'avant-midi, à des doses répétées de
tasses de café pleines, avec quelques gouttes de lait ou de crème. Le café
n’est pas fort concentré, mais le volume est impressionnant. Si
le lieu de travail ne prévoit pas de café, ils amènent leur dose quotidienne
dans des tasses thermiques.
Je
me souviens de l'expression faciale de déception de mon mari, au Brésil, quand
il a vu son café servi dans une toute petite tasse. Il a compris, tout de suite après, quand il a vu la
couleur noire du liquide. Il dit que le café servi au Brésil est très épais – à
couper au couteau – et que ça lui prend un bout de temps avant qu’il puisse
cligner les yeux, après l’avoir bu. Mais, depuis ce temps-là, il est devenu un
fan de "café fort". Actuellement, c’est lui qui fait le café chez
nous. Il m’a largement dépassé, malgré toute mon expérience!
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