Versão em português
Le
médecin, du latin medicus (« médecin »
ou « apte à guérir »; « qui soigne, guérit ») – qui est-il?
Qui est cette personne qui veut se mettre en position de guérisseur? Depuis la
nuit des temps, toutes les communautés d’humains, aussi primitifs soient-ils,
avaient quelqu’un qui s’occupait des malades, parfois considéré comme une sorte
de magicien ou de sorcier, possédant des pouvoirs surnaturels. Les concepts ont
changé mais on constate encore de nos jours une réminiscence de cette croyance,
parce que l’on considère que le médecin d’aujourd’hui doit avoir une « vocation »
et un certain talent pour exercer sa profession. Au moins, il doit être un
étudiant performant, puisque dans la majorité des pays, l’accès au cours de
médecine est réservé à ceux qui ont les meilleures notes ou qui réussissent les
difficiles examens pour entrer à l’université. Et il est compréhensible que ce
soit ainsi, car le médecin est celui qui va s’occuper du bien le plus important
pour nous garder en vie, la santé.
Nous
prenons pour acquis que la recherche de la guérison est une idée logique. Mais
si nous nous arrêtons un peu pour réfléchir, si nous essayons de libérer notre
esprit de son état de conditionnement habituel, nous nous retrouverons devant
une attitude qui représente une tentative de contrarier la nature périssable de
notre univers – de ce que nous connaissons de l’univers. En fait, le médecin
serait un individu qui travaille toujours à contre-courant, son but serait d’inverser
les processus naturels qui nous font périr. Dans ce sens, le médecin continue à
être quelqu’un qui aurait une vocation pour le surnaturel, pas très éloigné du
sorcier des tribus primitives. Le surnaturel, bien entendu, dans sa
signification stricte, c’est-à-dire, au-delà des lois de la nature (de l’univers
que nous connaissons). Bien sûr, pour soigner les malades, le médecin ne
dispose que des outils qui ont été créés dans ce même univers et qui sont
soumis aux mêmes lois. Mais il n’empêche qu’il s’agit d’une action pour contrer
notre nature périssable. Tout cela semble paradoxal et je dis « semble »
parce que nous connaissons si peu de nous-mêmes, qu’il serait arrogant d’avoir
des certitudes.
…………………………………………………….
Il
y a un conflit que je constate entre notre appartenance à cet univers
périssable et notre propension à vouloir nous en sortir. Cette envie de
longévité, serait-il un signe, peut-être, que la finitude ne nous sert pas, que
notre intégrité n’appartient pas à ce standard offert par cet univers
périssable que nous connaissons?
(Extrait de: VIEIRA-MONTFILS,
M.C. Dans les
coulisses du cancer. Petropolis, Brésil: KBR, 2015 [1])
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