domingo, fevereiro 26, 2023

Ça sent bon, le foin

 

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À son retour sur Terre, en juin 2019, après plus de six mois passés dans la station spatiale [1], en une brève entrevue, voici quelques-uns des premiers mots de notre astronaute québécois, David Saint-Jacques:

« On est tombé du ciel littéralement. Une fois qu’on se convainc que ce n’est pas dangereux, c’est le fun ! D'abord, on se sent chanceux d’être revenus. Je me sens un peu nauséeux. Ce qui me surprend le plus, c’est l’odeur du foin ici. C’est super bon. »

Observation intéressante sur la bonne odeur du foin, à leur retour "sur le plancher des vaches", et ici, au sens propre, car la capsule Soyouz qui les a transportés a atterri sur les steppes du Kazakhstan [2][3].

Cela m'a rappelé les temps de récolte. Après le long hiver glacial du Canada presque dépourvu d'odeurs, le moment venu, l'odeur du foin envahit nos récepteurs olfactifs. Il n'est même pas nécessaire d'être dans une ferme, il suffit d'être de passage sur les routes qui bordent les champs. C'est la vie qui exhale son parfum. Rare, dans ces parages, celui qui ne s'est pas exclamé : - Ça sent bon, le foin !

On comprend l'observation immédiate de l'astronaute québécois, sur le sol recouvert d'herbe où s'est posé la capsule Soyouz, après un « hiver », pour ainsi dire, qui a été plus long pour lui. Après tant de temps à l'intérieur d'un environnement artificiel, où il y a un système de filtres pour éliminer les odeurs de l'intérieur de la station spatiale, l'odorat doit devenir plus sensible aux odeurs qui nous sont agréables sur notre Terre.

Ce lien affectif fort que nous entretenons avec notre planète est fascinant. Évidemment, pas seulement affectivement, nous en dépendons pour survivre. Nous n'avons aucune autonomie. Nous sommes ses produits naturels, nous naissons et grandissons nourris par elle, nous sommes façonnés par sa force gravitationnelle qui sculpte nos os, nos muscles, conjointement avec les directives génétiques... et ainsi de suite. Il n'est pas surprenant que nous nous identifiions à notre monde.

C'est fascinant aussi ce désir qu'ont les êtres humains de chercher d'autres mondes dans l'espace. C'est le progrès, apportant de nombreux effets secondaires bénéfiques, comme les avancées dans le domaine médical, par exemple.

Et, peut-être, un jour, un « nouveau monde » sera-t-il créé pour l'humanité, comme lors des grandes navigations qui ont conduit les Européens et les Africains vers les Amériques. Parmi morts et blessés – tant bien que mal – nous y voilà. Peut-être il y a la possibilité de découvrir une planète « viable », qui pourrait donner à l'humanité plus de chances de survie, plus de temps pour se développer et se perfectionner physiquement et spirituellement.

En attendant, nous devons mieux prendre soin de notre maison, notre Terre, sans l'épuiser. La conséquence désastreuse de son épuisement est pour nous-mêmes. Il faut dresser d'autres plans, et la base existe certainement déjà dans nos cœurs.

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Liens connexes:

[1] https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1197443/retour-david-saint-jacques-terre-depart-station-spatiale-internationale

[2] https://www.journaldemontreal.com/2019/06/24/photos-david-st-jacques-en-route-vers-la-terre

[3] https://globalnews.ca/news/5427837/canadian-astronaut-david-saint-jacques-landing-earth/


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