Le sujet que j'aborde ici, sans prétention de m'y approfondir, est le plaisir sexuel féminin. Ma spécialité en médecine est éloignée de cette matière, mais on a accès à des études et aux témoignages des patients, plus que la population en général, naturellement. Mais c'est, quand même, ma simple opinion que je vais écrire, ce n'est pas scientifique.
J'ai lu un article qui parle d'une étude actuelle se déroulant au Canada [1], je l'ai trouvé intéressant. C'est un thème qui a déjà fait couler beaucoup d'encre, je vais en rajouter. En 2014, j'ai écrit un texte en portugais, je reprends quelques extraits pour aider mon raisonnement.
À mon âge, j'ai vu de grands changements dans les façons de penser et dans les comportements humains dits occidentaux. Mais, contrairement à ce que beaucoup disent, je pense qu'il y a toujours eu des changements significatifs, ce n'est pas un privilège de notre génération – chaque évolution avec leurs conséquences sur les mœurs de chaque époque. Cependant, je ne prends pas le risque d’émettre des opinions sur les peuples « non occidentaux ». Je n'ai pas assez de connaissances sur le sujet.
On a parlé et on a fait beaucoup en faveur de l'émancipation des femmes et, encore aujourd'hui, les femmes continuent de revendiquer des droits égaux. Il semble qu'il y ait toujours un écart salarial entre les femmes et les hommes, non seulement ici au Canada, mais partout dans le monde. En outre, les femmes exigent une plus grande participation au commandement économique et politique.
D'un autre côté, je crois qu'il y a des exagérations dans un nouveau courant de pensée qui s'est renforcé ces derniers temps. Je ne suis pas d'accord avec ceux qui pensent que les deux sexes sont exactement pareils en tendances et capacités, et qu'ils sont différents seulement parce qu'ils sont éduqués pour le devenir. Je trouve redondant dire cela, mais il y en a qui ne comprennent pas : l'anatomie et la physiologie sont différentes et conduisent à des développements physiques et psychologiques caractéristiques de chaque sexe, intrinsèquement liés aux instincts de base, auxquels on n'échappe pas, comme des animaux que nous sommes. C'est sûr qu'il y a aussi un pourcentage de variants qui ne correspond pas aux deux conditions plus fréquentes, ce qui est normal.
Cependant, pour ne pas heurter des susceptibilités, désormais dans ce texte, je n'écrirai plus « homme » et « femme ». J'appellerai les anciens hommes GPE (qui ont des organes génitaux à prédominance externe) et les anciennes femmes GPI (qui les ont à prédominance interne). S'il vous plaît, GPS reste "Global Positioning System", pas "groupe portant des seins". Dommage que la langue française (celle que je connais) n'ait pas d'articles, de noms et d'adjectifs neutres, comme en allemand, je vais être obligée d'utiliser le masculin générique. Pardon.
Pour aller directement au sujet, l'article que j'ai lu mentionne les difficultés des GPI à s'exciter et pour arriver à l'orgasme. Je réfléchis... anciennement, la culpabilité était de la religion catholique et de l'éducation, mais aujourd'hui la grande majorité de la population analysée dans ces études n'a plus de religion et l'éducation est beaucoup plus ouverte... et pourtant les problèmes de la sexualité féminine continuent pareils.
À mon avis, les GPE ne sont pas pareils aux GPI dans les expériences amoureuses sexuelles, comme les défenseurs de l'égalité de gendres le prêchent. Et cette étude est intéressante parce qu'elle examine exactement ce qui est unique, particulier aux GPI (lien connexe à la fin). Je pense que les GPI, même qu'ils soient « libérés » mentalement et sexuellement, commettent l'erreur de penser qu'ils peuvent aborder le sexe intellectuellement comme les GPE. Non, ils ne sont pas capables... pas tous, pas encore, en tout cas. Ce que je vais dire semble évident... et il est évident. Nous sommes anatomiquement et hormonalement différents. Notre cerveau a différentes connexions. Notre sexe est différent. Parce que nous sommes pris, GPI et GPE, à différentes fonctions et instincts primitifs, auxquels nous ne pouvons pas échapper, même si nous voulons penser que notre intellect les a surmontés. Ce sont des caractéristiques qui existent indépendamment de notre volonté, ce sont des instincts.
Le sexe des GPE, le système désigné pour la copulation et la reproduction, est un appareil externe, pour ainsi dire. Il est si courant de voir les GPE faire des plaisanteries à propos du pénis et du scrotum, comme s'ils étaient quelque chose d'indépendant, d'autonome, qui leur fait plaisir, qui les surprend souvent, comme un jouet... Comme si c'était quelque chose qui vient de l'extérieur.
Il semble y avoir une syntonie entre cette extériorité anatomique et la manière dont les GPE vivent la sexualité, c'est-à-dire que le sexe est dans un compartiment à part, distinct et indépendant des profondeurs de l'intimité des sentiments. Évidemment, nombreux sont les GPE qui, de par leur formation, sont capables d'établir plus facilement des liens entre les compartiments. De cette extériorité, séparée du sentiment, je conclus que le déclenchement et le déroulement du processus excitateur, aboutissant à l'orgasme, sont beaucoup plus faciles.
Chez les GPI, le sexe a une position plus interne, il est plus intériorisé. L'érection n'est pas aussi visible que chez les GPE et les organes génitaux pour la copulation et la reproduction ne sont pas aussi apparents. Chez les GPI également, il semble y avoir une syntonie entre l'intériorité de l'appareil génital et la manière dont ils vivent la sexualité, qui semble davantage associée à l'intérieur de son être, sans cloison évidente séparant les compartiments. Le compartiment de la sexualité semble avoisiner voire se confondre avec le compartiment des sentiments, au cœur de l'état d'être GPI.
Pour cette raison, je pense qu'il est plus difficile pour les GPI de se laisser emporter par les voies du plaisir sexuel anatomique, si l'on peut dire. Il ressentira inévitablement les effets de la fusion des compartiments du sexe et du sentiment – et il intériorisera l'expérience qu'il vit. Il ne peut donc pas se détacher complètement des paroles et des attitudes affectueuses, ni même des associations psychologiques particulières, pas nécessairement sensuelles. Ou plutôt, ces paroles et attitudes deviennent partie intégrante du lot de stimuli pour s'engager dans le processus excitateur - d'où ce besoin de préliminaires fortement dépendant des comportements masculins, comme si les GPE étaient ceux qui devaient conduire les GPI dans ce processus, comme pour manifester leur "attention", leur amour. Bien sûr, les GPE se sentent bien dans ce rôle et les GPI ont démontré, au fil des siècles, qu'ils l'aiment; mais les GPI doivent assumer leur part de responsabilité et ne pas se contenter de blâmer les GPE pour leur échec... Après tout, est-ce pour s'émanciper ou pas ? Un peu d'indépendance, s'il vous plaît !
Je crois que cette caractéristique du GPI se manifeste autant de relations qu'il y en a, et même si elles sont contemporaines. Les relations ne resteront pas longtemps sans sentiment. En fait, j'ose dire qu'un GPI imprime toujours des sentiments dans leurs relations, et c'est un avantage, à mon avis. À moins qu'il ne soit intensément conditionné pour des expériences en série et sans engagement, mais c'est toute une autre histoire.
En revanche, à quelques honorables exceptions, les GPE ne feront pas d'effort pour explorer leur compartiment intérieur si ce besoin ne leur est pas présenté. Et ce besoin appartient au GPI, c'est lui qui doit lever son drapeau et établir des critères. Sinon, ça ne fonctionnera pas pour le GPI, car "la femme est repliable", comme le dit Adélia Prado (poétesse brésilienne); elle se pliera en quatre pour s'adapter aux situations, non sans sacrifier une part de son intériorité.
Après avoir transcrit un vers de la grande poétesse, j'ai déjà un sauf-conduit pour continuer avec mon langage "à l'ancienne", avec les termes homme et femme.
Donc je crois que souvent quand les femmes pensent qu'elles deviennent plus « modernes » et « féministes », elles perdent leur identité, se moulent à la mode des hommes. Ça ne fonctionnait pas dans le passé et continuera de ne pas fonctionner.
Et j'ose aller un peu plus loin. Ne sachant pas avec certitude ce que c'est, l'homme veut qu'une femme lui montre la voie du sentiment. C'est là qu'il va se découvrir et se compléter.
J'espère que cette étude canadienne portera des fruits tant pour les hommes que pour les femmes.
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Liens connexes :
[1] Libérer le plaisir féminin
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