Église Saint-André d'Acton Vale |
J’ai lu un vieux texte d’un jeune prêtre, il parlait d’un voyage à Rome et de sa fatigue d’être « au milieu de l’inconnu » où personne ne parlait sa langue et tout semblait étranger. Après cela, il a étudié à Rome, des hautes études universitaires, bien sûr que ce n’est plus un monde inconnu pour lui. Mais bon… dans ce temps-là, il était content de retrouver un endroit qui lui était familier, un McDonald. Et il a fait une analogie avec l’Église – « le même menu, quel que soit le pays ». Le texte est très intéressant, je vous invite à lire [1].
Cela m’a rappelé que chaque fois que j'entre dans une église catholique, j'oublie que je suis une étrangère, je rattrape un singulier et accueillant sentiment d'appartenance qui m'a échappé il y a de nombreuses années, lorsque j'ai déménagé au Canada. Même si j'ai changé de pays pour une noble raison, l’amour, et malgré toute la sécurité et la stabilité que la double citoyenneté peut offrir, je me rends compte que je ne suis pas différente de tout autre expatrié; c'est comme si on avait perdu le fil de l’histoire d’un côté et sans histoire de l’autre [2]; bien sûr, heureusement, il y a des liens avec la famille et les amis, ici et là. Et surtout dans ce contexte actuel de pandémie, la technologie de la communication aide énormément.
D’autre part, ce qui semble parfois difficile peut s’avérer une grâce de Dieu. Cette circonstance d’être éloignée de ma terre natale et de rester toujours une étrangère m’a été utile pour éclairer mon esprit, pour me tourner vers la tentative de comprendre et de m’engager dans un concept plus ample, celui d’appartenir à un univers plus vaste, celui de l’humanité repêchée.
Ça fait des mois que je ne peux pas aller à la messe, à cause de la pandémie, et cela me manque beaucoup. Je n’ai jamais eu autant d’envie d’aller à l’église comme ces temps-ci. L’Eucharistie me manque tellement ! Je sais qu’il y a le côté sentimental, mais pas juste ça. Même si j’écoute la messe par la télévision ou par l’Internet, ce n’est pas pareil. Et je ne m’aventure pas encore à fréquenter des endroits publics fermés pour y rester pendant longtemps. J’espère un vaccin efficace avant.
Ces jours-ci, les beaux couchers de soleil accentuent les couleurs qui commencent déjà à dorer le paysage, la température est agréable, en avant-première de l’automne. C’est le temps que j’aime le plus pour prendre la route qui mène à l’église… comme autrefois, je rêve...
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Le carillon des cloches de la paroisse, appelle les fidèles et je me dirige sans hâte vers l'escalier de l'entrée. J'arrive au parvis de l'église, un édifice imposant sur la rue principale de la ville. Les gens ouvrent la lourde porte centrale en bois, un gentil monsieur s’arrête pour la tenir ouverte, attendant que l’on passe.
- Merci !
- Ça me fait plaisir.
Un mélange de parfums de fleurs et d'encens, atténué par un arôme boisé, envahit mes récepteurs olfactifs, sans les surprendre; ce sont de vieilles connaissances. Les images et peintures sacrées, dans leurs positions traditionnelles, me transportent dans un monde qui m'est très familier.
Je veux encore écouter les chants, la Parole de Dieu… recevoir l’Eucharistie, le grand mystère de notre foi, l’aliment, le très vrai, qui nourrit l’humanité pour la Vie éternelle.
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Liens connexes:
[1] Texte du Père Dominic Le Rouzès
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