segunda-feira, junho 25, 2018

Pas pressé

Église de Saint-André
Versão em português
English version

Un nouveau prêtre célèbre la messe dans notre paroisse. Partiellement chauve, le restant des cheveux est déjà complètement blanc. Il n’est pas un jeune. Peut-être qu'il a mon âge – nous voyons plus de vieillesse chez les autres. De bonne humeur, grassouillet, joyeux, du genre qui aime chanter et aussi s’adresser au peuple au moment des souhaits pour la "Paix du Christ", et il serre la main de tout le monde assis plus proche du couloir central de l'église – je n’avais vu cela auparavant qu’au Brésil.  
Une certaine paix – je ne sais pas si celle que l'on désire – s'installe vraiment pendant ses célébrations. On plonge dans une relaxation qui provoque de l'anxiété chez les pressés – j'avoue que j'ai dû me contrôler pour ne pas regarder ma montre de temps en temps. Après tout, la messe ne dure pas plus que le temps régulier; il parle moins, ce qui compense les grandes pauses pour réflexion.
Les longs silences étaient renforcés par un bruit de fond, un son continu et modulé. Après un balayage rapide de l'environnement avec mes yeux, pour rechercher la source du bruit et exclure la possibilité d'un acouphène dans ma tête, j'ai attribué le son aux ventilateurs de plafond. J'ai succombé, finalement, aux silences, j'ai embarqué dans un état presque de torpeur qui, avec l'aide de l'effet sonore, m'a transporté à mes quarts de nuit dans les hôpitaux où j'ai travaillé.
La nuit, les sons que nous ne remarquons pas pendant la journée prennent vie et s'intègrent dans le silence. Ce sont des équipements hospitaliers, des réfrigérateurs, des luminaires... des modulations sonores qui habitent l'insomnie de la profession, de temps en temps brisées par des pas dans le couloir, quelqu'un qui tousse, un chuchotement, un téléphone qui sonne, une ambulance qui arrive. Ceci au mieux, quand pleurs et gémissements ont pu être remédiés.
Notre gentil curé nous voit sagement comme ses patients dans cet immense hôpital général où nous vivons. Avec patience et dévouement, il était en train de nous aider à faire face à nos maux, à nous battre pour la Vie de notre âme. La meilleure façon est la sienne: pacifier, offrir un bon traitement, sans hâte. La vie est si courte, pourquoi se dépêcher?

Nenhum comentário:

Postar um comentário