segunda-feira, abril 01, 2019

Coriandre: non, merci

Coriandrum sativum

- Tu n’aimes pas la coriandre? Non, pas moi. J’ai une intolérance viscérale à cette plante qui semble être inoffensive et si appréciée par beaucoup de gens. Récemment, j’ai appris qu’elle fait beaucoup parler et a même déjà été l’objet de recherches génétiques, tellement elle divise les opinions gustatives (liens à la fin du texte). 
Selon les chercheurs, deux facteurs principaux peuvent être liés au fait d’aimer ou pas la coriandre, bien qu'aucun verdict définitif n'ait été établi. L'un des facteurs serait la coutume de l'utiliser dans les plats traditionnels de certaines régions de la planète, favorisant ainsi l'habitude et le goût de leurs habitants. Mais même dans ces endroits, il y en a qui ont une réelle aversion pour l'ingrédient, ce qui a amené certains chercheurs à envisager une cause génétique comme deuxième facteur.
Il y a tellement d'aliments, tant d'épices que certains aiment et d'autres non, et personne ne s'en soucie. Je pense que dans le cas de la coriandre, ce qui a intrigué les scientifiques, c'est l'intensité de l'aversion de ceux qui ne l'aiment pas, comme c'est mon cas. Pourquoi une telle répugnance?
Au début des années 2000, Charles Wysocki, chercheur en neurosciences au Monell Chemical Senses Center de Philadelphie, en Pennsylvanie, a testé des centaines de jumeaux uni et bivitellines qui participaient au festival des jumeaux en Ohio, et a trouvé chez environ 80% des jumeaux identiques la même réaction à la plante, contre environ 41% chez les non identiques, ce qui a suggéré un substrat génétique pour cette caractéristique.
Dans le but d'essayer d'identifier une base génétique solide, deux autres études ont été menées, l'une par Lilli Mauer de l'Université de Toronto, au Canada, en 2011, et l'autre par l'équipe de Nicholas Eriksson, de la compagnie 23andMe, en Californie, en 2012. Toutes les deux études ont révélé des variantes dans les gènes des récepteurs olfactifs et la recherche canadienne a démontré aussi dans les gènes des récepteurs du goût amer, liées aux réactions à la coriandre.
Il serait intéressant d'avoir plus d'études à ce sujet. Il y a un consensus sur le fait que l'aversion est causée par l'odeur de la plante. Même si je ressens une aversion intense à son parfum, je pense qu’il y a quelque chose de plus que cela. Je pense que l'arôme est l'élément le plus évident, mais ce n'est pas le seul facteur de motivation de ce rejet viscéral. Au moins dans mon cas, l’ampleur de la réaction est beaucoup plus grande, bien que l’odeur que la plante dégage joue également un rôle important dans l’aversion qu’elle me provoque.
Chez mes parents, nous n'avions pas un penchant pour les recettes plus élaborées et bien assaisonnées. On avait l'habitude d'utiliser l'essentiel, à savoir le sel, l'ail et l'oignon, l'huile de cuisson, parfois un persil, pas plus. Et c'était très bien! Tout au plus, une sorte de piment fort, que ma mère adorait.
Pendant un certain temps, nous avons eu une cuisinière plus créative, qui a décidé d'aller, elle-même, magasiner les ingrédients pour cuisiner. Probablement, elle était fatiguée de la monotonie gustative chez nous. Un beau jour, quand j'ai commencé à manger, j’ai eu l’impression d’avoir avalé quelque chose d’étrange, mais j’ignorais si c’était le goût ou l’odeur qui m’avait déplu. Et cela me déplaisait à tel point que j'ai dû me dépêcher d'aller vomir, un acte que j'ai une certaine difficulté à faire, dans d'autres situations nauséabondes qui se présentent. J'ai déjà mangé des aliments que je n'aimais pas, par politesse, sans problème, mais cette fois, c'était comme si mon estomac me disait, de façon péremptoire: « - pas ça ! »
Je ne pouvais pas avaler quoi que ce soit d'autre qui était dans cette assiette car j'ai remarqué qu'il y avait une odeur dégoûtant. Plus étrange encore, personne à la table ne remarquait cette odeur dans mon assiette, seulement moi. J'ai demandé à la cuisinière s'il y avait quelque chose d'inhabituel avec la nourriture et elle a dit: « Oh, j'ai acheté de la coriandre aujourd'hui et j'ai décidé de l'utiliser pour l'assaisonnement. » Puis elle prit quelques feuilles restantes et me les a fait sentir. C'était exactement cette odeur et j'ai eu la même réaction encore. Inutile de dire que je garde distance de la coriandre depuis. Et en plus de cela, l'épisode m'a rappelé une fois où j'avais mangé des fruits de mer... Je suis sûre qu'il devrait y avoir de la coriandre.
Après avoir vu les résultats de ces recherches scientifiques, je crois que je dois posséder ce trait génétique. Je suis soulagé, ce n'était pas une crise sans fondement.
Des années plus tard… j'ai confirmé mon intolérance lorsque j'ai appliqué une crème pour les mains et mes mains picotaient et sont devenues rouges. Je ne me souvenais pas de la coriandre et je ne savais même pas qu'elle pouvait être dans la composition d'une crème. En raison de la réaction du type allergique, j’étais curieuse de lire les ingrédients: et la coriandre était bel et bien sur la liste.
Je pense que cette aversion est la manifestation de quelque chose de plus complexe. Espérons que d'autres études en sortiront.
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P.S.: les études génétiques réalisées, qui ont constaté la sensibilité aux aldéhydes, me rappellent un test effectué dans une classe pratique de laboratoire lorsque j'étudiais la médecine. Le professeur nous a fait sentir une substance qui, si je me souviens bien, contenait de l'aldéhyde, pour nous montrer que certaines personnes étaient capables de remarquer l'odeur, d'autres non.
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Image par Franz Eugen Köhler, Köhler's Medizinal-Pflanzen - List of Koehler Images, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=255535
 Références des études:

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