segunda-feira, setembro 01, 2014

Programmé pour tuer

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Ma réflexion d'aujourd'hui est livré avec un bon texte que j’ai trouvé parmi les chroniques de Carlos Drummond de Andrade, sous le pseudonyme de Barbe-Bleue, dans le temps où il vivait encore à Belo Horizonte. Ce texte a ravivé en moi des idées qui m'intriguent depuis longtemps.
                Voici le texte de Drummond :

Qu'est-ce qui se cache derrière cette tendance à tuer? Tendance qui est non seulement de l'être humain, c’est de l'univers entier - celui que nous connaissons.
Dans la théorie de l'évolution par la sélection naturelle, où les plus adaptés à l'environnement assurent la survie de leur espèce, l'instinct prédateur n'est pas investigué, il est considéré comme quelque chose qui existe dans l'environnement étudié, tout simplement... La théorie n'explique pas pourquoi il y a une tendance à tuer. Elle essaie d'expliquer comment la nature agit pour échapper à cette tendance.
Dans la théorie de l'évolution ayant par but de perfectionner de plus en plus un tout supérieur, on admet ce processus de recyclage où la mort prend part. Ici aussi, cela ne s'explique pas, ou tout simplement on ne donne pas d'importance à l'événement mort, tellement forte est la croyance à ce tout supérieur.
Parce que «rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme" (selon Lavoisier).
Dans la théorie de l'évolution qui se déroule avec un effort, là où il y a une lutte contre une erreur de parcours qui aurait occasionnée la possibilité de l’évènement mort, il n'y a pas d'incompatibilité avec celle de la sélection naturelle. Je pense même qu’elles vont parfaitement bien ensemble. Après la dite «erreur», la vie aurait changé en "mode sélection naturelle", en essayant de trouver des moyens pour s'adapter au nouvel environnement, pour survivre.
La liste des possibilités ne s'arrête pas là, et plus elle est longue, plus elle me semble embarrassante. Tout semble fou à notre précaire compréhension, ce qui nous rend tous d’archéologues de nous-mêmes. Quoi qu'il en soit, la nature prédatrice de l'univers me laisse perplexe. Je ne peux pas avaler le fait que les lois de la nature soient dans ce cercle vicieux où l’on tue pour vivre, en gardant ce "pool" de matière/énergie que nous connaissons et qui se recycle indéfiniment. Pendant ce temps, on se mange les uns les autres.
Je préfère croire à l'idée qu'il y eu une erreur quelque part le long de la route et qu’il y aurait la possibilité de sortir de ce cercle vicieux, une fois éliminé l'événement mort. Et puis nous passerions à jouir du Tout éternellement, dans un saut du « mode sélection naturelle » au « mode ad æternum ». Peut-être que cette idée est plus agréable pour moi parce que j'ai eu une éducation catholique, qui nous parle du «péché originel» ayant introduit le désordre et la souffrance dans l'univers dans lequel nous sommes.
OK, arrêtons les digressions, revenons au texte de "Barbe-Bleue". J'ai trouvé intéressant la façon dont il parle au sujet des végétariens ; il pense comme je pensais pendant longtemps (mais ne pense plus): que les végétariens pas tous (il y a plusieurs courants de pensée) qu’ils croient aller contre cette nature meurtrière, en refusant de manger certains aliments d'origine animale.
Je traduis ici un paragraphe de la chronique de Barbe-Bleue, mais je recommande la lecture de l'ensemble du texte, pour l'interprétation correcte de ce que l'auteur a l'intention de communiquer (texte intégral disponible sur l'image postée ci-dessus). Il dit: « Il y a une déviation curieuse de l'instinct de tuer: le végétarisme. Pour ce type de délinquant qui est le végétarien, la mort des poulets et le sacrifice des poissons ne sont d'aucun intérêt. Il préfère l'immolation sourde des épinards, l'extermination silencieuse des choux. En prenant la chlorophylle à la place du sang, ce barbare dévore, à chaque repas, des milliers d’existences pacifiques, qui s’endormaient au soleil dans nos jardins. Et en se nourrissant, il satisfait le désir et le besoin de tuer, caché au plus profond de chaque humain ».
J'ai déjà pensé de façon semblable, que les végétariens oublient qu'ils se nourrissent d'autres êtres vivants, qui sont les végétaux, dont nos oreilles ne peuvent pas entendre les gémissements de souffrance, lorsqu’ils sont «récoltés». Et même s’ils n'émettent pas de sons,  le fait d’arracher leurs feuilles ou leurs tiges est aussi un acte de violence, même si nous ne pouvons pas avoir d’empathie avec eux dans leur souffrance.
Actuellement, j'ai arrêté de penser de cette manière et je vois l'attitude des végétariens comme une ébauche de tentative de sortir de l’infâme cercle vicieux, une attitude plus que louable, celle contre notre nature destructrice, bien que n'étant pas en mesure de s'enfuir complètement du phénomène, tout en se nourrissant de plantes. De toute façon, il est impossible à l'état actuel des choses.

Enfin, si quelqu'un d'autre veut se complaire en lisant ces textes de Drummond, ils sont disponibles sur la « Revista do Arquivo Pûblico Mineiro », dont les liens sont présentés ci-dessous:


Carlos Drummond de Andrade, avec le pseudonyme de Antonio Crispim :
Et avec le pseudonyme de Barbe-Bleue :
 

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