sexta-feira, abril 18, 2025

Vendredi Saint

 

Étrangement, le Vendredi Saint est un jour férié facultatif, à la discrétion des employeurs. Je trouve étrange étant donné l’enthousiasme pour le laïcisme par ici, un enthousiasme qui frôle l’obsession, disons. Quelques-uns ont le droit au férié le vendredi, d'autres au lundi, appelé "Lundi de Pâques".

Mais je comprends cette dualité. L'histoire du catholicisme est lourde au Québec. D'un côté, un peuple autrefois très religieux a pris des habitudes, des coutumes de religiosité. De l'autre côté, il y a la révolte contre les attitudes d'un clergé qui n'a pas été capable de bien représenter l'Église catholique. Pas tous les religieux et religieuses, mais ceux qui ont agi hors les lois chrétiennes, hors les lois naturelles, et hors toutes les lois, ils ont souillé l'image de l'Église.

Je suis surprise. J'ai été à la pharmacie au centre-ville et c'est surprenant comment les rues étaient vides, le stationnement central avec très peu de véhicules, comme je l'ai rarement vu. J'imagine que beaucoup ont profité du férié prolongé pour voyager.

Ce vide m'a rappelé ma ville natale au Brésil, "Belo Horizonte", autrefois, pendant le Carnaval (avant le Mercredi des Cendres). C'était pire encore, ça ressemblait à une ville fantôme. La majorité de la population profitait pour aller au littoral, à la plage. Pas comme aujourd'hui, pantoute ! Quel changement ! Les habitants de BH ont toujours aimé le calme et la tranquillité. Maintenant, ils aiment le Carnaval et la foule envahit les rues. J'ai vu sur internet.

Là-bas aussi, il y a eu une omniprésence de la religion catholique, mais je crois que les bienfaits ont pesé plus sur la balance et la majorité de la population se dit encore catholique. Il y a aussi une vague de laïcisme chez les jeunes. Et, drôlement, à mon avis, leur carnaval ressemble plus aux processions religieuses :-). Maintenant, les processions sont laïques, avec des chants, des décorations et des vêtements différents, et des gestes différents. Mais ils marchent tous ensemble, en bloc, comme une procession. Ils appellent ça "Bloco de Carnaval" :-).

Je me suis laissé emporter par les souvenirs... Où étais-je ? J'étais à la pharmacie :-). Je cherchais un savon à la glycérine, pur et simplement. C'est le seul qui n'irrite pas la peau de mon visage. Je n'ai pas trouvé de la même sorte que j'avais, malheureusement.

Surprise ! J'en ai trouvé un fait au Brésil. Il contient d'autres ingrédients, pas seulement la glycérine. Mais il semble simple et naturel, quand même. Je vais essayer. Ça a été une journée de souvenirs du Brésil :-). 

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Rezemos e jejuemos em memória da Paixão e Morte de Cristo, na esperança de Sua Ressurreição.


segunda-feira, abril 07, 2025

The avatar guitar

 

Français

Português

My sister would be delighted to see how my great-nephew (grandson of Léo's sister) is becoming an increasingly talented guitarist! He's passionate about it.

I pay tribute to my sister with this whole story.

It all started with my "avatar guitar" :-). Before moving, I asked if anyone in Leo's family wanted my guitar, and he did. We would have had a raffle if someone else wanted it. But only he did. I still have all the emails we exchanged.

He started learning to play, and now he's giving concerts!

Why "avatar guitar"? I called it that because I bought it to replace my sister's guitar, which I left behind in Brazil.

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Here is the story of my guitar, as I wrote a long time ago:

My guitar stays in its corner, silent, in its original box, just as it was when I bought it. Sometimes, when I'm alone at home, "she" comes out all out of tune and asks me to tune it—yes, I know how to do that, I learned it when I was a little girl. I take advantage of these moments to sing songs from the past, which bring back memories. But it's not long before I give in to the pain in my secular hands in music, and the avatar returns to its storage, protected from the dust.

As a child, I learned some very simple chords from my father to accompany a folk song that I only heard being sung during my childhood, until my adolescence, and then never again. The most I managed to develop in this art was to apply these chords to nursery rhymes and lullabies. And then, by watching my sister and trying to imitate her, I managed to make my fingers a little less rusty, they even began to form calluses on the ends – after a lot of pain. But the effort was in vain, I lacked agility, I lacked talent.

"Every cloud has a silver lining"... I explain. It's because I get compliments from my husband, he says he likes to listen to me, when he catches me in the act. I consider it a proof of love, I'm lucky. But I avoid dwelling on the bad... he might change his mind :-).

Let's return to the story of the avatar... A month after my sister's death, I returned home to Canada. My mother, my brothers, and I—I don't remember who suggested it, maybe I myself—all agreed that my sister's guitar would come with me. But "she" didn't want to go into exile; the possibility of traveling so far from "her" friend, from so many joyful and sacred moments, was rejected. When I was at check-in, I was prevented from boarding the plane with the instrument. It would have to go in the cargo hold of the plane. I didn't want the guitar to go through that experience; I didn't want "she" get hurt. I preferred to leave "her" with my family.

I was sad, as if another piece of my sister had been disconnected from me. If there were still tears to be shed, if any had been held back before, they collapsed during the journey. It was cathartic.

I resumed my life. One day, while out walking, I found myself in front of a music store. There were all sorts of instruments for sale. Even though I wondered how useful it would be, I bought a guitar—the avatar.

This may not logically explain why I have the instrument at home; it seems eccentric. But, as the saying goes, "It takes all kinds of people to make a world."




quinta-feira, abril 03, 2025

De la couleur du ciel

 

Português

Avenue Saint-Louis, le 24 décembre 2023, vers 15 heures, un peu avant le coucher du soleil, j'ai eu l'impression d'être dans un espace de temps sorti du réel, chargé de symbolisme.

Personne, pas même un flocon de neige ; pas de « Noël Blanc » cette année. Seulement moi, je faisais mon chemin sur cette longue avenue plate et droite ; c'était une bonne chose de ne pas avoir de la neige, pas de risque de glisser. Tout le monde doit déjà être chez les proches qui les accueillent pour fêter Noël.

Une voiture passe.

Sur le chemin du retour, j'aperçois, à une certaine distance, une autre dame qui prend sa marche également ; probablement elle aussi veuve et seule. Elle paraît beaucoup plus âgée, au moins 90 ans, marchant à l'aide d'un déambulateur. Elle et moi étions toutes les deux habillées pour l'hiver, par coïncidence en noir. Elle va lentement, je vais la rattraper.

Au coin de la rue, plus loin, une jeune femme avec son énorme chien apparaît, venant vers nous. Je ne connais pas les races de chiens, mais d'après moi, cela ressemblait à un bouvier. Les deux occupent toute la largeur du trottoir. J'arrive à temps à l'entrée d'un garage, où la dame plus âgée s'était déjà positionnée, pour laisser passer toute cette exubérance vitale.

Malgré sa taille colossale, le chien a un visage enfantin et amical, et semble vouloir nous saluer, mais la fille tire sur la laisse, l'empêchant de s'approcher. Ouf, quel soulagement ! Même une caresse de ce mastodonte pourrait nous mettre à terre. Mais ce fut un passage heureux sur l'avenue. Non seulement le « petit chien » souriait, la jeune femme et moi aussi.

L'effet de sursaut que j'ai ressenti passe.

Nous sommes à nouveau deux personnes seules, chacune sur son chemin. Je me sens jeune quand je vois son visage de profil, en passant à côté de la vieille dame. Elle n'avait pas remarqué que quelqu'un arrivait derrière elle… je crois. Elle ne semble pas non plus remarquer que je passe à son côté. Deux ou trois pas plus loin, je me sens attendrie sur elle, peut-être sur moi-même, et j'ai envie de lui souhaiter un joyeux Noël. Peut-être que personne ne l'a encore fait…

- Joyeux Noël ! Je dis avec un sourire festif.

- Merci, à vous de même - avec une étincelle dans ses yeux bleu ciel.

Plus tard, je suis allée à la messe de Noël dans ma paroisse, pour la vraie joie de vivre et pour rencontrer mes amis bénévoles, comme moi. C'était toute une fête !

Toujours pas de neige. Des temps étranges. On dit souvent ici : « On va payer pour ça.»

Une Bonne Année 2024 à tous, avec empathie, joie, paix et amour.

« L'amour est bleu.»

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Liens connexes :

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Anel antigo

L'amour est bleu (chanson)