segunda-feira, abril 02, 2018

Ce n’était pas Batman

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Suite à la réapparition de la fièvre jaune au Brésil, avec des taux élevés de mortalité et aussi les surprenants cas dont le système immunitaire ne répond pas au vaccin contre le virus – heureusement peu nombreux –, l'utilisation de produits anti-moustiques et de moustiquaires s'est avérée indispensable. Malheureusement, les moustiquaires ne sont pas très appréciées par les Brésiliens. Plusieurs se plaignent que le matériel et l'installation sont très chers, mais s'ils avaient commencé à les poser sur une fenêtre à la fois, depuis le début des épidémies de dengue, toutes les fenêtres et les portes du pays en seraient déjà garnies.  J'ai entendu dire qu'il y a des condos qui ne permettent pas l'installation pour ne pas défigurer les façades des bâtiments. Il y a aussi ceux qui prétendent que la moustiquaire rend le passage du vent difficile, empêchant le soulagement de la chaleur accablante de l'été. Je n'ai pas de mots pour ça !
Pour les moins fortunés, je crois que la protection devrait être fournie par l'État.
Souvent, nous ne nous apercevons pas que le contexte dans lequel nous vivons est arrêté dans le temps et qu'il y en aurait place à l'amélioration. Moi-même, je n'ai jamais remis en question ce manque, avant que les épidémies urbaines de maladies transmises par les moustiques ne commencent et avant que je rencontre mon Québécois.
Nous avions, chez nous au Brésil, des moustiquaires sur les lits. Pour moi, c'était vraiment un tourment de passer la nuit à entendre le bourdonnement des insectes autour de cet attirail, en essayant de trouver une brèche pour entrer. Je ne m'endormais qu'après des heures d'épuisement. Il y avait aussi des gadgets électriques qui dégageaient une substance répulsive, mais nous craignions que cela ne soit nocif, avec une utilisation prolongée – moi, je préférais prendre ce risque.
C'est alors que j'ai rencontré mon Québécois sur Internet – cette histoire fait couler beaucoup d'encre 😉 – et il était étonné de savoir que nous n'avions pas de moustiquaires sur toutes les portes et fenêtres. Ici au Canada, tous les bâtiments en ont. C'était un autre avantage de l'avoir rencontré, je me suis dépêchée de poser des moustiquaires sur toutes les fenêtres et aussi sur les portes extérieures, avant qu'il nous rende visite. Ma mère fut la plus grande bénéficiée, elle est passée indemne de toutes les épidémies de dengue et d'autres, au cours de ses dernières années de vie, ayant atteint presque l'âge de 100 ans, sans danger.
Mais pas seulement les maisons du Brésil qui n'ont pas de moustiquaire. Les hôpitaux non plus ! Au moins, ils n'en avaient pas (seulement les salles d’opération, les unités de soins intensifs et certains départements spécifiques étaient protégés). Ce fut l'une des premières observations faites par mon mari, lors de sa visite à l'hôpital où je travaillais, en 1998. Il a trouvé que c'était une beauté d'avoir des portes et fenêtres ouvertes, des jardins intérieurs avec le charme de l'aménagement paysager. Mais il a tout de suite interrogé sur les insectes... et il n'a aucune formation spécialisée dans le domaine biomédical ! De toute évidence, c'est un manque de jugement de notre part.
Pas seulement les insectes qui profitent du droit d'entrer librement. Des animaux beaucoup plus grands font aussi leurs incursions, à la crainte de certains, parmi eux, moi-même.
Il était une fois une femme médecin qui était de garde dans l'hôpital et a été appelée le soir, pour voir un patient. Oui, c'était moi. J'ai examiné le patient dans sa chambre, puis je suis allée au poste de garde pour donner les directives à l'infirmière qui était là. À une extrémité du long comptoir, j'ai commencé à prescrire et à remplir des formulaires pour les tests que le patient devrait subir. À l'autre bout, l'infirmière était assise à côté du comptoir, en attendant la paperasse que je produisais.
L'hôpital avait des jardins intérieurs qui donnaient passage à d'autres ailes et départements. Il faisait très chaud. La porte du jardin attenant était ouverte, de même que la fenêtre de la pièce. Une brise nocturne circulait, agréablement, et atténuait la chaleur et les odeurs pharmaco-hospitalières.
Soudain, quelque chose de plus dense que la brise entre par la porte, en bruissant dans l'air – vuf, vuf. La pièce n'était pas grande, en un instant le monstre ailé est passé au-dessus de ma tête. Il ne m'a pas touché, mais j'ai ressenti le déplacement de l'air très proche et j'ai vu l'ombre de l'animal sur le comptoir où j'écrivais. Immédiatement, j'ai su que c'était une chauve-souris – et ce n'était pas Batman.
J'ai été prise par une peur incontrôlable. J'ai réussi, à peine, à réprimer mes cris, qui sortaient comme des gémissements étouffés. Déboussolée, je suis allée vers l'infirmière, je me suis accroupie à côté d'elle, en me rétrécissant le plus que je pouvais, presque en position fœtale, et j'ai protégé ma tête avec mes mains. Et, encore plus vexatoire, je crois que j'ai appuyé ma tête sur ses genoux ma mémoire essaye d'effacer cette partie, mais je crains que ce soit vrai 😳. L'infirmière est restée imperturbable, peut-être paralysée par ma réaction une médecin qui est venu en aide à un patient et paniquée à cause d'une chauve-souris.
À ce moment-là, nous ne savions plus où était l'animal. J'ai retourné à ma chaise rapidement, très gênée, en essayant de retrouver ma dignité... 😏. Pour compléter la scène, un jeune homme en uniforme du secteur d'entretien arrive, avec un énorme filet semblable à celui pour attraper des papillons et avec un long câble. Il a vérifié partout mais n'a pas trouvé la chauve-souris. Peut-être, était-elle sortie par où elle était entrée, ou pire, s'était dirigée vers d'autres pièces de l'hôpital.
Tout cela est très grotesque ! L'hôpital n'est pas un endroit pour chauve-souris! Pas non plus pour des moustiques qui transmettent des maladies, pas pour les moustiques point. Et je laisse d'autres cas "poilus" pour une autre fois...
Chaque fois que je me souviens de cet épisode, je me souviens aussi d'un autre, que l'humoriste brésilien Jô Soares a raconté sur Max Nunes, producteur de son émission et autrefois médecin, terrifié par les papillons de nuit. Selon l'artiste, il a passé une nuit entière dans la chambre d'un patient, car chaque fois qu'il ouvrait la porte pour partir, il y avait un papillon de nuit qui volait au couloir. Le patient n'a jamais eu un médecin aussi dévoué ! C'est très drôle l'écouter à raconter ce cas. Bon, au moins je suis en bonne compagnie dans mes peurs...😟
Mais, s'il vous plaît, posez des moustiquaires si vous voulez laisser entrer de l'air !
Pour compléter:
Je n'ai pas trouvé la vidéo où Jô Soares raconte l'histoire, mais j'ai trouvé une avec la fille de Max Nunes, également dans une émission de Jô (en portugais):

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