terça-feira, junho 20, 2017

Noyade


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« La réponse instinctive à la noyade est silencieuse et limitée à des mouvements subtils » Dr Francesco A. Pia

Je suis consternée de constater par les nouvelles, encore cette année, plusieurs cas de noyade au Québec. Quatre personnes, un adulte et trois enfants, en moins d’une semaine! C’est trop! Chaque fois que j’entends parler de noyade, je me souviens de ce qui m’est arrivé et j’aimerais donner ma contribution, avertir les gens de certains signes, pas toujours évidents et dont l’observation pourrait sauver des vies.
On imagine que les personnes crient, agitent les bras et appellent au secours, quand elles sont en train de se noyer. Cela peut arriver, mais la réaction typique est très discrète, aux yeux des autres. Pour ceux qui ne sont pas entrainés pour identifier une telle situation, les signes peuvent passer inaperçus.
Quand c’est arrivé à moi, j’ai eu ce qu’ils appellent « la réponse instinctive à la noyade, une réaction silencieuse et limitée à des mouvements subtils ». Je suivais un cours de natation. J’étais seule dans une piscine pour débutants, l’instructeur me laissait pratiquer, parce que j’allais bien dans les premiers exercices, et il se promenait au bord d’autres piscines pour donner des instructions à d’autres.
À un moment donné, j’ai fait un mouvement brusque et mon corps s’est tourné, de sorte que j’avais le visage vers le haut. Je n’étais pas capable de revenir à la position précédente, je ne savais pas gérer mes gestes dans l’environnement aquatique. Je n’ai pas crié, pas agité le corps, la priorité était de respirer; le petit peu de temps que je réussissais à sortir la tête de l’eau n’était même pas suffisant pour compléter un cycle de respiration, moins encore pour parler quoi que ce soit. J’essayais de garder la tête au-dessus du niveau de l’eau, mais je ne réussissais pas, la tête submergeait encore et encore. Je ne sais pas combien de temps cela a duré.
J’ai été chanceuse car l’instructeur était en train de passer près de la piscine où j'étais et il m’a vu en train de me noyer. J’ai commencé à entendre sa voix qui me parlait, il me donnait des instructions pour me sortir de cette situation-là. Mon attention s’est tournée vers l’audition, vers sa voix, et j’essayais de faire les mouvements qu’il me recommandait, mais je les ratais et mon corps s’obstinait, comme un réflexe, à faire les mêmes tentatives d’avant, qui ne portaient pas de fruits.
Ce que je trouve très bizarre, c’est que le fait d’entendre sa voix m’a transmis un calme tellement dense, dans la certitude qu’il me sauverait, que s’il n’avait pas décidé de me retirer de l’eau, je crois que j’aurais décédé en toute tranquillité. Bien que consciente, je me sentais complètement incapable de m’en sortir, et je me suis convaincue que lui, en tant qu’instructeur de natation, qu’il verrait ce qui se passait et serait suffisamment habile pour me sauver. Je me suis attachée à cette pensée et cela me calmait. Une chance qu’il l’a vraiment fait. Ceci, probablement, n’a pas duré plus que quelques secondes, mais c’était comme une éternité.
Quand j’ai été placée en toute sécurité, il était difficile de respirer. Je ne pouvais qu’expirer, une sorte de toux explosive à plusieurs reprises, sans intervalle pour l’inspiration, et seulement de l'eau sortait de ma bouche et de mon nez, sous forme de multiples petits jaillissements. Cela m'a causé beaucoup de détresse. Quel soulagement quand j’ai réussi, finalement, à inspirer un peu d’air!
Probablement, quand il m’a retiré de l’eau, j’étais dans la phase de fermeture du larynx, une réaction physiologique de défense qui arrive juste avant l’inondation des poumons.
Quand j’ai été capable de remarquer ce qui se passait au tour de moi, j’ai vu que des regards effrayés de tout le monde dans l’académie étaient tournés vers moi... Après la peur, la honte de m’être presque noyée dans une piscine peu profonde s’est emparée de moi. Vous pouvez rire, mais, s'il vous plaît, ce serait bon d’expliquer à tout le monde, y compris les enfants, que si on voit quelqu’un qui semble ne pas bouger beaucoup, la tête qui sort de l’eau pour ensuite submerger, et cela plusieurs fois, même s’il n’y a pas des signes de détresse, il faut demander tout de suite si la personne va bien. Si elle ne répond rien, c’est parce que ça va mal, la noyade est silencieuse. Alors, on doit crier au secours, et il faut agir vite pour la sauver.
S’il vous plaît, lisez l'article ci-dessous, il est très important et instructif:
 http://mariovittone.com/la-noyade-en-francais/
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